Vix et Lavau archéologie

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  Jean17.    




Vix et Lavau, sites celtes exceptionnels




Denis Sergent, à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or), le 07/08/2016 à 10h54

 
   


 


Encore méconnue, l’histoire du monde celte a bénéficié d’une découverte récente – la sépulture princière de Lavau dans l’Aube – et du réexamen de la sépulture de la Dame de Vix en Côte-d’Or.

Entre Champagne et Bourgogne, deux sites celtiques distants de 70 kilomètres abritant chacun une sépulture princière, quelques dissemblances, beaucoup de ressemblances… Tel est l’objet de l’exposition présentée au Musée de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or).




Quand on arrive par le sud-ouest de Châtillon-sur-Seine, le regard est attiré par une proéminence boisée émergeant des champs de blé dorés, le mont Lassois. Posée le long de la Seine, cette butte témoin domine un petit village : Vix.


Cratère de Vix. / Mathieu Rabeau/RMN

Cratère de Vix. / Mathieu Rabeau/RMN

C’est là que, en janvier 1953, René Joffroy, professeur de philosophie et membre de la Société archéologique et historique du Châtillonnais, a mis au jour avec Maurice Moisson, agriculteur doté d’un « œil de fouilleur », au niveau d’un tumulus qui avait été rasé, une des deux anses de cet immense vase ou cratère en bronze, de 1,64 m de haut et pesant 208 kg, qui sera la pièce maîtresse du trésor de Vix, daté de 500 ans av. J.-C.

De longues recherches

Ce terme est peut-être inadéquat tant il fait penser à une découverte fortuite, alors qu’en réalité elle est le fruit de longues recherches : Jean Lagorgette, érudit local, avait déjà mis au jour dans les années 1930 des assemblages étranges de céramiques grecques et indigènes ainsi que des bronzes étrusques.


Torque en or. / Mathieu Rabeau/RMN

Torque en or. / Mathieu Rabeau/RMN

Puis, le cratère lui-même est mis au jour ainsi que son couvercle-filtre, une œnochoé (cruche) en bronze et une phiale (bol) en argent. Et, enfin, un squelette de femme, un torque (collier) en or, des bracelets en ambre et lignite, des perles et fibules. Non loin de là sont exhumés les restes d’un char d’apparat à quatre roues. « Exhumer un tel joyau archéologique à cette époque, en province, avec si peu de moyens financiers et techniques, enthousiasme nos inventeurs », explique Félicie Fougère, commissaire de l’exposition et conservatrice du patrimoine. Rapidement arrangé pour être exposé au Louvre en 1953, le cratère de Vix est ensuite restauré au laboratoire d’archéologie des métaux de Nancy.

« Depuis 2001, avec nos collègues allemands, suisses et autrichiens, nous avons mis au jour un système de fortification sur les pentes et, au sommet du mont Lassois, sur le plateau Saint-Marcel, un ensemble de plusieurs habitations. Parmi elles, des trous de poteaux trahissent la présence d’une abside aux dimensions extraordinaires (35 m de long, 22 m de large, 15 m de haut), le “palais de la Dame de Vix”, une forme architecturale sans équivalent connu dans le monde hallstattien », explique Bruno Chaume (CNRS-université de Dijon). « Les enduits peints de couleur rouge et jaune, pratique très rare au nord des Alpes à cette époque, soulignent le caractère ostentatoire du bâtiment, orienté vers la vallée de la Seine afin qu’il puisse être vu depuis le bas de la pente », ajoute Félicie Fougère.

Trouvailles stupéfiantes

Moins spectaculaire car situé dans la banlieue de Troyes (Aube), le site de Lavau, daté de 450 ans av. J.-C., est aussi riche. Au sein d’enclos s’étendent plusieurs sépultures, dont celle d’un prince. « Le défunt, paré de précieux bijoux, était placé sur un char à deux roues au centre de la chambre funéraire, et dans l’un des angles était rassemblé le mobilier de banquet (chaudron décoré d’une figure du dieu grec cornu et barbu Achéloos, œnochoé décorée d’un motif à figures noires et rehaussée d’or, céramique tournée cannelée probablement d’origine locale) », avance Bastien Dubuis, archéologue à l’Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap).


Statue de la Dame de Vix. / Mathieu Rabeau/RMN

Statue de la Dame de Vix. / Mathieu Rabeau/RMN

En revanche, point de traces d’habitat princier qui pourrait être situé sous la ville de Troyes. Certaines trouvailles sont stupéfiantes. Ainsi, l’analyse des résidus du chaudron de Lavau indique la présence de vin provenant sans doute d’Étrurie, de Marseille grecque ou de Grèce. Des études biochimiques des os et des dents de la Dame de Vix sont en cours pour identifier son régime alimentaire, certaines de ses maladies et ses liens avec d’autres peuples européens. À terme, les chercheurs espèrent mettre en évidence des liens entre Lavau et Vix. Ainsi que l’émergence d’un artisanat celte. Les céramiques tournées de Lavau ne viendraient-elles pas d’un atelier de Vix ?


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Torque en or.













Cratère de Vix.













Statue de la Dame de Vix.








Denis Sergent, à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or)


Le Musée du Pays châtillonnais-Trésor de Vix présente l’exposition permanente sur la princesse de Vix et l’exposition photographique réalisée par l’Inrap sur le prince de Lavau. Visible jusqu’au 1er septembre 2016. Rens. : 03.80.91.24.67 et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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