Texte issu de notre article Facebook.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Ce message s’adresse avant tout aux débutants dans la détection, les « anciens » ayant souvent pris l’habitude de coucher toutes leurs petites informations dans un carnet..
Nous le répétons souvent, nous insistons sur la prospection légale. Qui dit prospection légale dit aussi déclaration sans encombre. Nous savons également que nous ne parviendrons pas à convaincre tous les UDMs d’opter pour cette voie et sommes conscient qu’à l’heure du choix, chacun doit pouvoir rester libre, en toute connaissance de cause.
Au delà donc du choix ou non d’une pratique légale, nous souhaiterions sensibiliser - à minima - les débutants sur l’intérêt de conserver un maximum d’informations concernant leurs trouvailles.
A vous qui débutez et qui lisez cet article, voici donc quelques explications :
L’un des reproches souvent formulé par les archéologues de tous pays à l’encontre des prospecteurs reste par dessus tout celui de la perte « d’information ». ( Tout en sachant qu’en la matière, eux aussi d’une certaine manière, avec leurs choix dits « raisonnés » financièrement et leurs tas de déblais incommensurables issus de la couche de décapage, sont tout autant concernés par la perte d’information. Une perte d’informations tantôt totalement ignorée, tantôt assumée ou parfois déplorée par certains, mais là n’est pas le sujet.)
L’objet en lui-même n’intéresse que partiellement les archéologues, ce sont surtout les informations qui lui sont liées qui les intéressent, à l’endroit même de la découverte ou bien en relation avec son environnement proche. Pourquoi l’objet s’est-il retrouvé précisément ici ? S’agit-il d’une perte sur un lieu de passage fréquenté ou d’une perte isolée au milieu de nulle part ? Comment cet objet était-il disposé et pourquoi ? A quelle profondeur était-il ? Quel est la nature des sédiments qui l’entourent ? Était-il dans un contexte bouleversé ou encore « en place » ? Était-il seul / isolé ou faisait-il parti d’un ensemble cohérent plus vaste ?
Bref, la découverte d’un artefact amène bien souvent plus de questions que de réponses. Des questions que tout prospecteur doté d’un minimum de curiosité s’est déjà posé un jour ou l’autre.
Petit récapitulatif :
Un objet en surface = une information isolée.
Plusieurs objets de même type / nature / fonction / époque, trouvés en surface dans un environnement proche par un ou plusieurs prospecteurs différents = un recoupement d’information, un faisceau d’indice sur un éventuel dépôt et / ou la présence d’un site.
Le type de sol a lui aussi son importance : contexte de labours bouleversé, prairies, forêts avec sol non bouleversé etc.. pour ne citer qu’eux.
Prenons un exemple :
Vous avez trouvé une monnaie isolée en bordure d’un champ. Un autre prospecteur, que vous ne connaissez pas, en a trouvé une autre de même type, au même endroit ou dans un environnement relativement proche. Un peu plus tard, d’autres prospecteurs, qui ne connaissent pas les premiers, passent dans le même secteur et trouvent encore plusieurs autres monnaies du même type. Sans recoupement d’infos, chaque prospecteur pensera alors que sa « trouvaille » était isolée, alors qu’en réalité il y avait potentiellement présence d’un « dépôt » porteur d’information à cet endroit, ou bien pouvait-il s’agir d’un site fortement fréquenté ( ancien milieu d’échange comme un marché, une voie de circulation etc... ).
En ce sens et dans le meilleur des mondes collaboratif, les prospecteurs pourraient être de véritables sentinelles de notre patrimoine, comme cela se fait - entre autre - en région Flandres.
Alors comment faire pour que vous, en tant qu’UDM débutant, puissiez garder un minimum d’infos sur vos trouvailles ?
A l’heure des smartphones et autres montres connectées, rien de plus simple.
On vous explique :
- Commencez toujours par prendre une ou plusieurs photo in-situ ( dans le trou ) à l’aide de votre Smartphone ou appareil photo avec si possible un élément de référence disposé à la verticale le long de la paroi pour la profondeur tel qu’un stylo, votre pin-pointer, votre pelle ... ou mieux encore une règle graduée. ( nous avons déjà vu quelques rares sites encore en place à moins de 30cms de profondeur ).
- Vous pouvez ensuite noter le type de sol dans lequel se situe l’objet.
- Poursuivez enfin par un enregistrement de la position GPS, ce qui est primordial. Vous avez le choix entre une multitude d’applications « basiques » et gratuites sur les plateformes de téléchargements d’applications Smartphone. Ces applications, de type « boussole », vous donneront une position relative en Degrés, Minutes et Secondes ( DMS ). Il existe aussi d’autres applications plus « spécialisées » directement ***çues pour la détection.
Enfin vous pouvez opter pour du matériel de type GPS de randonnées, beaucoup plus précis, tels que les e-Track de chez Garmin ou mieux encore les « montres » GPS type Foretrex 301, 401.. du même constructeur, un vrai plus. Quant aux relevés concernant le poids et les mesures exactes, ils pourront être faits plus tard à l’aide d’une balance de précision et d’un pied à coulisse numérique.
Maintenant, rappelez-vous l’exemple un peu plus haut des prospecteurs qui ne se connaissaient pas. Le jour où leurs informations sont déclarées ou deviennent publiables, le recoupement fait « tilt » !
Il devient alors possible de relier ensemble tous les éléments du puzzle et de « caractériser » un nouveau site !
A vous qui débutez, voici donc tout l’intérêt de la conservation des informations de vos trouvailles !
Alors comme nous le disions, à l’heure du choix entre légalité ou pas, certes chacun reste libre en toute connaissance de cause et assume.
Toutefois, en dehors de ce choix personnel, n’oubliez pas que tant qu’il n’existera pas en France de base de données officielles de type PAS, PAN ou MEDEA, vous resterez le « gardien » de ces informations pour le futur.
Et vous au fait, comment faites-vous pour référencer vos trouvailles ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Seb