voici le texte dans son intégralité :
« On n’est pas bien, là ? ». Armé de son détecteur de métaux à 300 euros – « il y en a qui en achètent à 1 500, mais ça sert à rien » -, Grégory sillonne la lisière d’un bois, dans la propriété d’un ami, au nord de Villeneuve-sur-Lot. À la recherche d’un trésor. Son appareil (qui sonne en présence d’or, argent, bronze ou autres métaux) dans la main droite et une pelle dans la gauche, le Villeneuvois de 33 ans peut passer des heures à inspecter le sol.
Cette passion, il l’a découverte il y a deux ans : « J’ai vu quelqu’un avec un détecteur et je m’en suis acheté un. » Mais en réalité, elle a toujours été ancrée en lui. « J’aime l’histoire et j’ai toujours été fan des pirates et de leurs trésors. » Lui, est en quête essentiellement de vieilles monnaies. « Mon vrai kif, c’est de trouver une caisse avec des pièces à l’intérieur. » Pour ce faire, Grégory se documente : « Je me renseigne sur l’histoire de la région et je regarde où la Drac (Direction régionales des affaires culturelles) est déjà passée. »
Le Villeneuvois utilise également le site Internet geoportail.gouv qui juxtapose des plans de différentes époques. « Merci Internet… », sourit-il. Ensuite, son flair et son expérience font le reste. « Ce que j’aime, c’est qu’on devine ce qu’il s’est passé. Le terrain, il parle. »
Dans les vieilles bâtisses, il examine ainsi, en premier lieu, les cheminées, les murs ou encore les puits. Certaines personnes vivent toute leur existence sans savoir que des pièces ou des lingots se nichent chez elles. Il n’est également pas rare pour lui de trouver des pièces autour des chemins. Toutefois, Grégory, qui est par ailleurs ouvrier agricole, a une règle : « Je ne m’incruste pas », insiste-t-il, sachant que les chercheurs comme lui ne sont « pas bien vus. Certains vont piller la nuit et ils laissent des trous… ». C’est notamment pour cela, qu’il ne souhaite pas dévoiler son nom de famille.
« Napo » et pièces romaines
Lui, affirme aller voir les gens pour leur demander s’il peut aller à la chasse aux trésors au sein d’une propriété privée. Dans ces cas-là, les refus sont très rares. Parfois, du fait du bouche à oreille, artisans ou particuliers l’appellent eux-mêmes lorsqu’ils ont un doute.
C’est le cas du patron du bar Le Quatre, dont l’établissement se trouve à l’emplacement d’une ancienne banque à Villeneuve. « J’y ai passé deux heures et j’ai vu de suite qu’il n’y avait rien », souffle-t-il. Une de ses plus belles prises reste pour l’heure la découverte d’une centaine de pièces autour d’un château. Des « Napo », datant de l’époque bonapartiste.
Au cours de ses recherches, Grégory a également mis la main sur des monnaies médiévales, mais aussi romaines. Après les avoir trouvées, il passe du temps à les nettoyer, à l’aide d’une brosse à dent et d’un cure-dent, sans utiliser trop d’eau pour ne pas abîmer la patine. Toujours prêt à dégainer son détecteur, le chercheur dit actuellement être sur la piste d’un gros trésor.
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